Docteure : Marion Lecorguillé
Titre : Nutrition maternelle préconceptionnelle, croissance fœtale et épigénétique placentaire
Encadrantes : Marie-Aline Charles, Barbara Heude
Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité
Date de soutenance : 13/10/2020
Jury : Marie-Aline Charles, Barbara Heude, Gianluca Severi, Dominique Darmaun, Johanna Lepeule, Rachel Lévy, Jean-Louis Guéant
Résumé :
L’alimentation maternelle joue un rôle fondamental dès la période préconceptionnelle en permettant de couvrir les besoins nutritionnels essentiels à la croissance harmonieuse du fœtus. Ces dernières années, de nouvelles recherches ont montré l’implication de certains nutriments (les vitamines B2, B6, B9, B12, la méthionine, bétaïne et choline) dans des processus épigénétiques majeurs qui ont lieu en début de grossesse et plus particulièrement la méthylation de l’ADN. Le premier objectif de cette thèse était d’explorer l’association entre les apports en micronutriments impliqués dans les processus épigénétiques l’année avant la grossesse avec d’une part la croissance fœtale, et d’autre part la méthylation de l’ADN placentaire. Nous avons identifié trois profils alimentaires décrivant la variabilité de l’apport combiné des micronutriments chez les jeunes femmes en âge de procréer dans la cohorte mère-enfant EDEN : « varié et équilibré », « tendance végétarien » et riche en « pain et féculents ». Nous n’avons pas retrouvé d’effet majeur de l’apport préconceptionnel en micronutriments impliqués dans les voies de méthylation sur la croissance fœtale, ni sur la méthylation de l’ADN placentaire. Nos résultats soulignaient cependant une association entre ces profils et des régions différentiellement méthylées localisées sur des gènes impliqués dans diverses fonctions et processus métaboliques essentiels au développement embryonnaire. L’évolution récente des habitudes alimentaires nous place également dans un contexte où la prévalence du surpoids et de l’obésité a augmenté au cours de ces dernières années. De nombreuses études ont rapporté que le statut pondéral de la mère à la conception était associé au développement de l’enfant, mais peu d’études se sont intéressées aux variations de poids avant la grossesse qui reflètent pourtant l’état nutritionnel et métabolique maternel à la conception. Comme deuxième objectif, nous avons évalué si les variations pondérales maternelles l’année avant la grossesse pouvaient influencer le poids de naissance. Dans la cohorte de naissance nationale Elfe, nous avons observé, chez les femmes en surpoids ou obèses, qu’une perte de poids avant la grossesse était associée à une diminution du poids de naissance, en moyenne dans la population, mais que cet effet était masqué par une reprise de poids gestationnelle plus importante. Ces travaux de thèse contribuent à mieux comprendre l’impact des expositions nutritionnelles en période préconceptionnelle sur la croissance fœtale. Ils incitent à poursuivre les recherches autour de cette période clé, afin d’aider au développement des messages de prévention du surpoids ou de l’obésité ainsi que de promotion d’une alimentation variée et équilibrée dans un objectif d’amélioration de la santé des femmes qui désirent une grossesse.
Membres
Marion Lecorguillé
Post-doctorante