Doctorat

Doctorant : Sushmithadev Kumaradev

Titre : Hétérogénéité de l’évolution de la douleur et de son traitement au cours de rhumatismes inflammatoires chroniques : Rôle des facteurs sociodémographiques et des facteurs liés à la maladie

Encadrants : Christian Roux, Aline Dugravot

Ecole doctorale : ED 393 Épidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité

Date de soutenance : 11/2023

Financement : Ecole Doctorale, Université de Paris

Sujet de thèse

Dans les maladies rhumatismales inflammatoires chroniques (RICs), les origines multifactorielles de la douleur sont classées en deux catégories : les causes inflammatoires et les causes non inflammatoires. L’évolution de la douleur et le traitement par les opioïdes ne sont pas uniformes pour tous. Les caractéristiques sociodémographiques, liés à la maladie, au mode de vie et à l’état de santé sont associées à la douleur dans les rhumatismes inflammatoires précoces et/ou de longue durée Cependant, il reste à élucider si cette association est constante ou différente au cours de l’évolution de la maladie lors de la transition de la phase précoce à la phase de longue durée. Le passage d’une phase à l’autre de la maladie pourrait avoir un impact sur l’évolution temporelle de la douleur et de la prescription d’opioïdes, car cette transition s’accompagne de fluctuations dans les caractéristiques de la maladie, la réponse au traitement, l’état de santé et les comportements d’adaptation à la douleur.
Les objectifs sont donc les suivants : évaluer l’évolution de la douleur dans les RICs en fonction des caractéristiques sociodémographiques après ajustement pour l’inflammation objective ; identifier l’hétérogénéité dans l’évolution des prescriptions d’opioïdes ; et évaluer l’évolution de l’activité de la maladie et de ses composantes subjectives (après ajustement pour l’inflammation objective) en fonction des trajectoires de prescription d’opioïdes.
La population analysée appartenait à deux cohortes françaises en cours qui recrutaient des participants atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et de spondylarthrite (SpA) à un stade précoce, notamment ESPOIR et DESIR. La douleur, l’activité de la maladie et ses composantes subjectives, ainsi que la prescription d’opioïdes rapportée par les patients ont été évaluées à plusieurs reprises au cours d’un suivi de 10 et 6 ans pour la PR et la SpA.

Les résultats ont montré que les différences démographiques en matière de douleur sont apparues le plus souvent au cours des IRD ; les personnes plus âgées, les femmes et les non-Caucasiens avaient une douleur plus élevée que leurs homologues au cours de l’évolution de la maladie, mais pas au moment de l’inclusion. Les différences socio-économiques en matière de douleur sont apparues dès l’inclusion ou même avant : La douleur plus élevée a persisté tout au long de l’évolution de la maladie chez les personnes ayant un faible niveau d’éducation. Quatre trajectoires distinctes de prescription d’opioïdes ont été observées : aucune/faible (54-60%), diminution (15-16%), augmentation (11-12%) et persistent (13-19%). Une plus grande activité de la maladie et ses composantes subjectives ont été observées chez les personnes à qui l’on avait prescrit des opioïdes. En conclusion, les mécanismes non inflammatoires jouent un rôle important dans l’hétérogénéité de la douleur et des prescriptions d’opioïdes chez les personnes atteintes d’IRD, malgré des soins de santé accessibles et efficaces.

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