Doctorat

Docteure : Camille Davisse-Paturet

Titre : Alimentation lactée, infections et allergies chez le jeune enfant

Encadrante : Blandine de Lauzon-Guillain

Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité

Date de soutenance : 21/01/2020

Jury : Isabelle Momas, Jean-Christophe Rozé, Raphaëlle Varraso, Lisa Giovannini-Chami, Caroline Roduit

Résumé :

L’alimentation du nourrisson est exclusivement lactée durant les premiers mois de vie. Si l’effet protecteur de l’allaitement vis-à-vis des infections infantiles est avéré, en particulier dans les pays en développement, le lien entre l’allaitement et les allergies est beaucoup moins consensuel. Par ailleurs, la durée d’allaitement étant relativement courte en France, de nombreux nourrissons sont exposés aux préparations infantiles dès les premières semaines. Ainsi, les objectifs de ma thèse étaient d’étudier dans quelle mesure les liens entre l’allaitement et les infections ou les allergies dans l’enfance persistent dans un contexte caractérisé par un allaitement court et de bonnes conditions d’hygiène, de décrire le recours aux différents types de préparations infantiles et d’évaluer si certains composants des préparations infantiles étaient associés aux symptômes allergiques dans les 2 premières années de vie. A partir des données des cohortes de naissance françaises EDEN et ELFE, j’ai pu montrer que, malgré un contexte a priori défavorable, l’allaitement est associé à un risque plus faible d’hospitalisations de longue durée pour infection, d’infections gastro-intestinales et de recours aux antibiotiques dans les premières années de vie. Des associations moins franches étaient également observées entre l’allaitement et un risque plus faible d’otites et d’infections respiratoires dans les 2 premières années de vie et d’eczéma dans la 1ère année de vie. Mes travaux ont également mis en évidence la très grande variété des préparations infantiles consommées par les nourrissons non exclusivement allaités en France. Aucun effet protecteur des préparations infantiles avec un label « hypoallergénique » n’a pu être mis en évidence vis-à-vis des symptômes allergiques jusqu’à 2 ans. Par ailleurs, un risque plus élevé de sifflements à 1 an chez les enfants présentant des antécédents familiaux d’allergie ou d’allergies alimentaires à 2 ans chez les enfants ne présentant pas d’antécédent familial d’allergie a été retrouvé chez les enfants consommant ces préparations à 2 mois, par rapport à ceux consommant une préparation infantile standard. Si mes travaux ne permettent pas d’établir de lien causal, ils soulignent la nécessité de conduire de nouveaux essais randomisés sur des échantillons relativement larges pour mieux comprendre les impacts santé de ces préparations infantiles.

Back to top