Doctorat

Docteure : Theodora Oikonomidi

Titre :Acceptabilité des interventions numériques visant à modifier le comportement des individus atteints de maladies chroniques

Encadrants : Philippe Ravaud, Viet-Thi Tran

Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité

Date de soutenance : 07/12/2021

Jury : Frances Mair, Nathalie Pelletier-Fleury, Emmanuel Cosson, Florence Canoui-Poitrine, Philippe Ravaud, Viet-Thi Tran

Résumé :

Les interventions numériques comportementales (INC) utilisent des dispositifs numériques afin d’aider les patients à modifier leur mode de vie. Grâce aux algorithmes, les INC peuvent être automatisées et personnalisées, afin d’offrir des moyens adaptés aux besoins de chaque patient (par exemple des techniques de changement de comportement). Ces interventions sont particulièrement pertinentes pour les patients atteints de maladies chroniques, qui sont souvent amenés à modifier leur mode de vie afin de gérer les symptômes de leur maladie. Cependant, les INC peuvent se révéler intrusives pour la vie privée. Dans cette optique, l’intrusion des INC dans la vie privée représente un coût que le patient doit assumer pour obtenir ses bienfaits.

Le premier objectif de cette thèse était d’identifier les caractéristiques des INC ainsi que les caractéristiques des patients pouvant impacter le niveau perçu d’intrusion des INC par les patients. Le deuxième objectif était d’identifier comment le niveau d’intrusion ainsi que les caractéristiques des INC sont liés à la volonté des patients d’adopter les INC dans le cadre de leurs soins courants. Nous avons mené une enquête internationale à méthodes mixtes, basée sur des vignettes, auprès de 1010 patients de 30 pays différents, ayant un diabète de type 1 ou 2. Les participants ont évalué des vignettes décrivant différents types d’INC, composés de différents dispositifs de surveillance, ainsi que les différentes modalités d’intervention médicamenteuse et comportementale sur la base des données captées. Pour chaque vignette, les participants ont évalué le niveau d’intrusion d’INC, et le bénéfice minimal pour lequel ils seraient prêts à l’adopter pour leurs propres soins. Les participants ont également répondu à deux questions ouvertes, décrivant ce qu’ils trouvaient intrusif dans les vignettes. Nous avons analysé les données quantitatives en utilisant des modèles mixtes afin d’identifier les dispositifs de surveillance et les modalités d’intervention qui sont associés à un niveau d’intrusion élevé, et afin d’identifier le bénéfice minimal requis par les patients pour adopter des INC ayant différents niveaux d’intrusion. L’analyse qualitative a permis d’identifier 4 thèmes expliquant pourquoi les INC peuvent être considérées comme intrusives. Notre troisième étude a été motivée par l’augmentation d’utilisation des soins connectés pendant la pandémie de la COVID-19. Nous avons mené une enquête à méthode mixte auprès de 1529 adultes atteints de maladies chroniques, afin de quantifier l’équilibre idéal entre les soins numériques et les soins en présentiel, et d’identifier les circonstances dans lesquelles les soins numériques pourraient remplacer les soins en présentiel selon les patients. Dans le contexte de cette thèse, les résultats de cette étude peuvent éclairer sur l’intégration potentielle des INC dans les soins après la pandémie. Au total, les résultats de cette thèse montrent que le niveau d’intrusion et le bénéfice requis pour adopter la même INC peuvent varier de manière importante d’un patient à l’autre. Les médecins qui souhaitent utiliser les INC pour le traitement de leurs patients doivent prendre en compte l’hétérogénéité de l’acceptabilité des INC en utilisant les aides à la prise de décision partagée. Des solutions devront être identifiées afin de rendre les INC moins intrusives au niveau du développement des capteurs et des logiciels sur lesquels ces interventions sont basées.

Lien de téléchargement de la thèse

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