Profils d’exposition périnatale aux acides gras polyinsaturés et neurodéveloppement de l’enfant : preuves issues de la randomisation mendélienne utilisant les variants du cluster FADS
Les oméga-3 et oméga-6 : des alliés précieux pour le cerveau des bébés ?
Les acides gras polyinsaturés, plus connus sous les noms d’oméga-3 et oméga-6, sont des nutriments essentiels à la croissance du cerveau in utero et les premiers mois de vie. Il est recommandé aux femmes enceintes ou allaitantes de consommer des oméga-3 pour soutenir les besoins nutritionnels du bébé. Pourtant, les scientifiques peinent à démontrer que la consommation d’oméga-3 ou d’oméga-6 pendant la grossesse apporte bien des bénéfices pour le développement cognitif à plus long terme.
Une étude française apporte de nouvelles pistes
Pour y voir plus clair, une équipe de chercheurs français a mené une étude approfondie sur plus de 1 000 familles participant à la cohorte EDEN. Ils ont mesuré les niveaux d’oméga-3 et oméga-6 chez les mamans pendant et juste après la grossesse, dans le sang, le cordon ombilical et le premier lait (le colostrum). Puis, ils ont évalué le quotient intellectuel (QI) de leurs enfants lorsqu’ils avaient 5-6 ans. Pour aller plus loin, les chercheurs ont également étudié des gènes connus pour influencer la façon dont le corps utilise les oméga-3 et oméga-6.
Des liens intéressants entre les acides gras et l’intelligence
Les analyses ont révélé des liens importants. Les enfants dont les mères avaient des niveaux élevés d’oméga-3 à longue chaîne et de faibles niveaux d’oméga-6 à longue chaîne pendant la période périnatale avaient de meilleurs scores de QI, notamment de QI verbal. De plus, un profil caractérisé par une forte présence d’oméga-3 et d’oméga-6 à longue chaîne dans le colostrum était également associé à des QI plus élevés chez les enfants.
Grâce à une méthode d’analyse génétique, les chercheurs ont même pu suggérer que ce dernier profil (riche en oméga-3 et oméga-6 à longue chaîne dans le colostrum) pourrait avoir un effet bénéfique sur le QI non-verbal. Inversement, l’analyse suggère qu’un profil avec des niveaux élevés de certains types d’oméga-6, appelés acide linoléique (LA) et dihomo-gamma-linolénique (DGLA), pourrait être lié à un QI non-verbal plus faible.
Vers de meilleures recommandations nutritionnelles ?
Les résultats de cette étude suggèrent fortement que l’exposition à certains types d’oméga-3 et d’oméga-6 pendant la grossesse et l’allaitement joue un rôle clé dans le développement cognitif des enfants. Ces découvertes soulignent l’importance d’étudier de près l’alimentation des femmes enceintes et allaitantes afin d’améliorer les recommandations nutritionnelles pour favoriser le développement des futures générations. En d’autres termes, bien choisir les « bonnes graisses » pendant cette période cruciale pourrait avoir un impact positif sur les compétences cognitives de nos enfants.