Obésité avant la grossesse et QI de l’enfant à 5 ans
L’obésité maternelle est devenue un problème de plus en plus alarmant, car elle est associée à un risque accru de nombreuses complications obstétricales, en plus de troubles métaboliques à long terme pour l’enfant. L’obésité avant la grossesse a également été associée au neurodéveloppement de l’enfant. Cependant, les effets sur la cognition de l’enfant sont moins clairs, car les études précédentes ont été limitées dans leur capacité à contrôler les facteurs maternels importants qui peuvent biaiser les associations observées. Plus important encore, cette relation a été peu étudiée chez les enfants nés prématurés, bien que ces enfants soient déjà vulnérables aux déficits cognitifs de manière progressive à mesure que l’âge gestationnel diminue.
Cette étude visait à déterminer si l’indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse est associé au quotient intellectuel (QI) de l’enfant jusqu’à 5 ans et si cette relation varie avec l’âge gestationnel.
Les données de deux cohortes de naissance françaises, EDEN (tous âges gestationnels ; n=1100) et EPIPAGE-2 (enfants prématurés entre 24 et 34 semaines de gestation ; n=2629), ont été utilisées pour cette étude. Le poids et la taille avant la grossesse ont été utilisés pour calculer l’IMC avant la grossesse. Le Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence a été utilisée pour évaluer le QI de l’enfant vers 5 ans. Des modèles multivariés ont été utilisés pour déterminer l’association entre l’IMC avant la grossesse et le QI de l’enfant vers 5 ans.
Un fonctionnement intellectuel inférieur (QI global < 85) a été observé chez 8,1 % des enfants de l’étude EDEN et 19,6 % des enfants de l’étude EPIPAGE-2. L’obésité pré-grossesse était associée à une diminution d’environ 3 points des scores de QI global dans les deux cohortes, tandis que le surpoids pré-grossesse était associé à des diminutions plus modestes (moins de 2 points).
Bien qu’une diminution de 3 points du QI global puisse paraître relativement mineure, ce changement correspond à la même différence de QI entre un enfant né à terme et un enfant né à 8 mois dans la cohorte EDEN. Ces différences peuvent être importantes du point de vue de la santé publique, car même une variation modeste des scores de QI au niveau de la population, malgré une faible signification clinique pour l’individu, pourrait avoir des effets pertinents sur le capital humain. De plus, en raison de la forte prévalence de l’obésité maternelle, cela affecterait de nombreux enfants au niveau de la population.
Lien vers le texte ici : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/ppe.13157
Par Courtney DOW
Crédit photo : Tammi Dow via Adobe AI