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Modélisation de multi-trajectoires du sommeil des parents entre 3 et 36 mois post-partum dans la cohorte SEPAGES

Le sommeil des parents est perturbé après la naissance d’un enfant. Cependant peu d’études se sont intéressées au sommeil des deux parents et à son évolution après le post-partum immédiat.

A partir de la cohorte SEPAGES (Grenoble, France) ayant inclut 484 femmes enceintes (<20 semaines, grossesse simple) et 410 pères, nous avons analysé les données de 188 mères et pères qui avait suffisamment d‘information disponible sur le sommeil (durée de sommeil nocturne (DSN) et diurne (DSD) et le manque subjectif de sommeil (MS)), recueillies via des auto-questionnaires à 3, 18, 24 et 36 mois après la naissance.

Nous identifié, par une méthode de modélisation de clusters longitudinaux non supervisée, trois groupes de multi-trajectoires de sommeil pour les mères, pères et couples. Ces trois groupes présentent des caractéristiques similaires : un groupe avec une longue DSN, une moyenne/courte DSD et une faible fréquence de MS (Pas de problème); un groupe avec une longue DSN et DSD mais une forte fréquence de MS (Problème subjectif); et un groupe avec une courte DSN, une moyenne/courte DSD et une forte fréquence de MS (Problème généraux). Quel que soit le groupe, les pères avaient des DSN et DSD plus courtes mais plus stables, et un MS moins important et plus stable que les mères.

L’étude des interrelations entre l’évolution du sommeil maternel et paternel a montré que les pères appartenant au groupe « Problèmes subjectifs » étaient moins susceptibles d’avoir leur partenaire appartenant au groupe « Problèmes généraux » par rapport au groupe « Pas de problème » (OR CI95% 0,29 [0,10-0,80]). Les habitudes de sommeil de la mère étaient caractérisées différemment selon qu’il s’agissait d’un individu ou d’un couple, tandis que celles des pères étaient plus cohérentes, suggèrent que les mères sont plus susceptibles d’adopter les habitudes de sommeil des pères, ce qui se traduit par des caractéristiques de sommeil similaires pour les mères et les pères au sein des couples.

L’analyse des facteurs associés aux multi-trajectoires des couples montre que comparativement aux couples au groupe « Pas de problème », les couples avec un sommeil de moindre quantité/qualité (« Problème généraux ») comportent plus souvent un père avec un chronotype du soir (couche-tard) (OR=3.86 [1.14-7.17]), et que l’enfant inclus dans la cohorte SEPAGES est moins souvent un premier enfant (ORpremiers vs frères=0.27 [0.12-0.61]) né en automne (ORautone vs été=0.49 [0.19-1.29)]). L’âge et les symptômes d’anxiété ou de dépression des parents pendant la grossesse, ainsi que la durée d’allaitement ne sont pas associés au multi-trajectoires de sommeil des couples.

Le chronotype du soir est associé à une durée de sommeil plus courte et, dans nos résultats, le chronotype paternel peut avoir eu des répercussions sur eux-mêmes et sur leur partenaire. Par ailleurs, le fait d’avoir plusieurs enfants accroît la charge de soin aux enfants, ce qui peut se répercuter sur les résultats en matière de sommeil. En outre, les gens ont tendance à dormir plus longtemps pendant l’hiver que pendant les autres saisons, de sorte que cet effet saisonnier peut se traduire par une meilleure quantité/qualité de sommeil à l’âge de 3 mois chez les enfants nés en automne.

Par Mihyeon Kim, Sabine Plancoulaine

https://www.dovepress.com/articles.php?article_id=91005

Sabine.plancoulaine@inserm.fr

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