Docteur : Moufidath Adjibade
Titre : Etude des déterminants nutritionnels de la santé mentale et cognitive dans deux cohortes françaises : SU.VI.MAX et NutriNet- Santé
Encadrante : Emmanuelle Kesse-Guyot
Ecole doctorale : ED 146 Ecole Doctorale Galilée, Université Sorbonne Paris Nord
Date de soutenance : 11/2018
Résumé :
La dépression est un trouble mental courant et la première cause d’incapacité dans le monde. Elle a été associée à une mauvaise qualité de vie, un déclin physique, et un risque accru de décès prématuré. De plus, la dépression entraine un poids économique considérable, faisant d’elle une préoccupation majeure de santé publique. Les facteurs prédisposant ou protecteurs sont divers et inclus des indicateurs de mode de vie modifiables. De nombreuses études ont en effet suggéré que l’alimentation pourrait jouer un rôle important dans la survenue d’une dépression, toutefois peu de ces études se sont intéressées aux scores ou indices nutritionnels définis à priori. Ainsi, cette thèse avait pour objectif général d’étudier le lien entre la qualité globale du régime alimentaire (évaluée à l’aide de divers scores et indices nutritionnels « a priori ») et la dépression (plus précisément une symptomatologie dépressive), à partir des données issues des cohortes SU.VI.MAX et NutriNet-Santé. Les résultats de nos travaux ont mis en évidence une association inverse entre l’adéquation à l’alimentation méditerranéenne ou aux recommandations nutritionnelles (françaises et internationales) et le risque de symptômes dépressifs incidents. Toutefois, l’étude portant sur l’adéquation à l’alimentation méditerranéenne ne montrait des résultats significatifs que chez les hommes. Par ailleurs, l’alimentation « pro-inflammatoire » était positivement associée au risque de symptômes dépressifs incidents, mais dans la cohorte SU.VI.MAX, les associations n’étaient significatives que dans des sous-groupes de la population à savoir : les hommes, les fumeurs et les personnes pratiquant peu d’activité physique. Nos travaux ont également permis de mettre en évidence que l’adéquation à un nombre croissant d’indicateurs de mode de vie « sain » était inversement associée au risque de symptômes dépressifs incidents. L’ensemble de ces résultats suggèrent que la promotion des modes de vie « sains » (incluant une alimentation « saine ») serait importante dans une stratégie de prévention primaire des symptômes dépressifs.