Docteure : Lucie Lecuyer
Titre : Signatures métabolomiques associées au risque à long terme de cancers du sein et de la prostate et à l’alimentation dans la cohorte SU.VI.MAX : Nouveaux horizons ouverts par la métabolomique appliquée à l’épidémiologie nutritionnelle
Encadrante : Mathilde Touvier
Ecole doctorale : ED 146 Ecole Doctorale Galilée, Université Sorbonne Paris Nord
Date de soutenance : 09/2019
Jury : Philippe Savarin
Résumé :
Les cancers du sein et de la prostate sont parmi les cancers ayant la plus forte incidence dans le monde,notamment dans les pays occidentaux. Les principaux défis actuels sont d’améliorer la compréhension des relations nutrition/santé et l’identification des personnes à plus haut risque bien avant l’apparition du cancer afin de mettre en place des actions de préventions. De nombreux facteurs influencent la mise en place et la progression du cancer. Parmi eux, la nutrition apparaît comme un facteur clé, puisqu’il s’agit d’un facteur modifiable sur lequel il est possible d’agir via des interventions, il est donc essentiel d’évaluer sa contribution. Pour cela, une mesure précise de l’apport nutritionnel est nécessaire. La métabolomique permettant l’identification de potentiels biomarqueurs endogènes, exogènes et microbiens ouvre donc de nouvelles perspectives en épidémiologie nutritionnelle. A ce jour, encore très peu d’études ont investigué l’impact de l’alimentation globale sur le métabolisme et le risque de cancer du sein et de la prostate par profilage métabolomique. Dans le cadre de cette thèse, nous avons donc conduit des études cas-témoins nichées et transversales dans la cohorte SU.VI.MAX afin de mettre en évidence des signatures plasmatiques du risque de cancers du sein et de la prostate et de l’alimentation globale. Les échantillons plasmatiques ont été collectés à l’inclusion dans la cohorte et analysés par deux méthodes complémentaires : la spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide et la résonance magnétique nucléaire du proton. Les habitudes alimentaires des participants ont été estimées grâce à des enregistrements alimentaires de 24h répétés et les données socio-démographiques et de mode de vie ont été obtenues grâce à des questionnaires autodéclarés. Ces recherches ont permis de mettre en évidence des métabolites endogènes et issus du métabolisme microbien associés à l’alimentation globale et également des biomarqueurs candidats d’une exposition alimentaire spécifique. Nous avons également identifié des métabolites associés au risque de cancers du sein et de la prostate, endogènes, exogènes et microbiens suggérant une perturbation métabolique jusqu’à 13 ans avant le diagnostic du cancer. Par ailleurs, l’alimentation semble jouer un rôle dans la variation des taux plasmatiques de certains métabolites permettant de discriminer les individus à plus haut risque de développer un cancer du sein ou de la prostate. Ces résultats devront être répliqués dans d’autres études indépendantes d’observation et d’intervention.A terme, l’identification de signatures métaboliques robustes du risque de cancers du sein et de la prostate, de l’impact de l’alimentation sur le métabolisme et la cancérogenèse et de l’apport alimentaire pourraient permettre de contribuer à l’amélioration de la compréhension des relations entre environnement et santé, de l’évaluation de l’exposition nutritionnelle voire à la mise en place de nouvelles recommandations en matière de santé publique en vue de la diminution de l’incidence de ces pathologies.