Docteure : Anne Rousseau
Titre : L’hémorragie du post-partum immédiat sévère : étude des variations de pratique de prise en charge. Analyse des déterminants organisationnels et personnels
Encadrants : Philippe Ravaud, Patrick Rozenberg
Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité
Date de soutenance : 2016
Jury : Marie-Victoire Senat, Loïc Josseran, Corinne Alberti, Gérard Bréart, Philippe Ravaud, Patrick Rozenberg
Résumé :
L’hémorragie du post-partum immédiat (HPPI) représente encore aujourd’hui la première cause de morbi-mortalité maternelle en France. Un taux élevé de morbi-mortalité sévère résulte d’une incidence élevée d’HPP sévère. L’aggravation de l’HPP en HPP sévère peut s’expliquer par différents facteurs : des facteurs inhérents à la femme, sa grossesse et son accouchement et/ou des facteurs liés à la prise en charge de l’HPP. La qualité de cette prise en charge ne peut être étudiée indépendamment de l’environnement dans lequel elle est dispensée et des caractéristiques des soignants qui la prodiguent.
Les études observationnelles n’ont que partiellement évalué les potentiels déterminants de la qualité des soins de prise en charge de l’HPP.
L’objectif de cette thèse était de développer et valider une méthodologie permettant d’étudier les écarts aux bonnes pratiques et les déterminants potentiels liés à l’organisation des soins et/ou aux soignants.
Dans un premier temps, nous avons développé et validé l’utilisation de vignettes cliniques dynamiques, à plusieurs étapes, comme outil d’évaluation des pratiques de prise en charge de l’HPP.
Puis nous avons utilisé ces vignettes cliniques pour étudier les variations de pratiques de prise en charge de l’HPP auprès de 450 sages-femmes françaises. Nous avons ainsi mis en évidence des écarts aux bonnes pratiques concernant l’utilisation des traitements médicamenteux, notamment l’utilisation de l’oxytocine. Outre les variations de prise en charge observées entre maternités et au sein des maternités, nous avons observé des divergences de prise en charge selon la situation d’HPP rencontrée.
Enfin nous avons étudié les déterminants potentiels de ces écarts aux bonnes pratiques. Nous avons retrouvé une implication de différents facteurs liés aux soignants comme l’âge, le temps de travail, l’attitude face aux risques et liés à la structure comme l’utilisation de revues de morbi-mortalité.
Notre méthode est ainsi un bon moyen de compléter les études observationnelles sur le sujet.