Doctorant : Joséphine Kerguen
Titre : Facteurs de risque des caries précoces de l’enfant
Encadrantes : Alice Germa, Véronique Pierrat
Ecole doctorale : ED 393 Épidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité
Promotion : 2022
Financement : CCA UPC-APHP
Sujet de thèse :
Ma thèse porte sur les facteurs de risques des caries précoces de l’enfant étudiés à partir de la cohorte ELFE (Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance).
Les caries précoces de l’enfant sont une maladie bactérienne définie par la présence d’au moins une dent cariée chez les enfants de 6 ans ou moins, qui touche 16% des enfant de 5 à 6 ans en France (DREES 2012-2013). Elle peut entrainer des douleurs et influent sur la nutrition et la santé générale de l’enfant, sur sa croissance et sur sa qualité de vie.
Parmi les facteurs de risques connus de cette maladie, les habitudes alimentaires et la consommation de sucres libres jouent un rôle important. Les premières dents font leur éruption en bouche en moyenne vers 6 mois, l’émail est alors immature et plus susceptible à la déminéralisation donc l’apparition de lésions carieuses. Si les dents temporaires font leur éruption dans un milieu sucré, le risque de développement des lésions carieuses est augmenté. Ainsi, on peut supposer que la prise de sucre précoce, c’est-à-dire en amont des premières éruptions est un facteur de risque de développement de lésions 3 carieuses. De plus, l’exposition aux aliments sucrés dès un très jeune âge pourrait développer une appétence pour le sucre chez l’enfant ou une habitude et une consommation plus importante de celui-ci à des âges plus avancés. Par ailleurs, l’allaitement prolongé au-delà de 12 mois est un facteur de risque connu de la carie précoce de l’enfant. Ce lien s’explique peut-être par un endormissement avec du lait en bouche plus fréquent chez les enfants allaités au sein que chez les enfants nourris au biberon. Le rôle spécifique des troubles du sommeil et de l’alimentation nocturne (sein et biberon) dans les caries précoces de l’enfant n’a jamais été exploré.
L’objectif principal est d’étudier le rôle de certains facteurs précoces (introduction avant 6 mois de jus de fruit ou d’autres boissons sucrées, et les difficultés de sommeil, dans la présence de caries précoces de l’enfant à 3,5 ans.
Les données utilisées sont extraites de la cohorte Elfe, cohorte nationale incluant 18 329 enfants suivis depuis leur naissance en 2011 en France métropolitaine. Parmi ceux-ci, 12 140 ont pu être contacté pour répondre au questionnaire alimentation 2-10 mois (soit 70% des enfants éligibles), et les données de 14 436 enfants ont pu être recueillies au suivi à 1 an.
L’objectif de la première partie de cette thèse est d’étudier le rôle de l’introduction avant 6 mois de jus de fruit ou d’autres boissons sucrées sur la présence de caries précoces de l’enfant à 3,5 ans. Puis, grâce aux nombreuses variables disponibles sur la cohorte ELFE, l’objectif suivant sera de se pencher sur d’autres facteurs de risques potentiels précoces de la maladie. Il est ainsi prévu de rechercher les liens entre les habitudes de sommeil de l’enfant et les caries précoces de l’enfant, un sujet peu traité dans la littérature. En effet, l’influence du sommeil notamment sur la production salivaire pourrait induire qu’un rythme de sommeil irrégulier ou un manque de sommeil favorise l’apparition de lésions carieuses dès l’enfance.