Doctorante : Sophia Braund
Titre : Déclenchement artificiel du travail, vécu de l’accouchement et risque de dépression du post-partum
Encadrants : Camille Le Ray, François Goffinet
Ecole doctorale : Paris-Cité
Promotion : 2023
Sujet de thèse :
Rationnel scientifique : Devant l’augmentation du taux de déclenchement et l’augmentation du taux de maturation cervicale, il semble important d’étudier les complications maternelles potentielles associées, de manière globale et selon la méthode de déclenchement, de même que le vécu de l’accouchement qui pourrait être moins bon en cas de déclenchement. La dépression du postpartum survient chez 17% des femmes accouchant en France et est un des principaux facteurs de risque de suicide maternel. La dépression du post-partum impacte la santé des femmes mais est également associée à des risques de troubles du développement chez leurs enfants.
Originalité : L’association entre le déclenchement artificiel du travail et la dépression du postpartum est peu étudiée. Certaines études ont rapporté une association entre déclenchement du travail et dépression du postpartum, mais ces études ne sont pas réalisées en population et présentent donc un biais de sélection. D’autres études ne retrouvent pas d’association entre déclenchement et dépression du postpartum, mais ont utilisé une évaluation psychologique immédiate, sans évaluation à moyen terme. De même concernant le vécu de l’accouchement, celui pourrait être moins bon en cas de maturation cervicale mais les facteurs intermédiaires dans cette association, en particulier les potentielles complications liées au déclenchement, sont peu décrits. Il semble donc nécessaire d’étudier, à partir de données nationales en population, l’association entre le déclenchement, le vécu de l’accouchement et le risque de dépression du postpartum, en tenant compte des facteurs intermédiaires.
Objectifs :
- Volet 1. Quel est l’impact du déclenchement artificiel du travail sur le vécu de l’accouchement ?
- Volet 2. Existe-t-il une association entre déclenchement artificiel du travail et risque de dépression du postpartum (DPP) ?
- Volet 3. Existe-t-il des facteurs, liés au déroulement du déclenchement et du travail, associés à la survenue d’une DPP chez les femmes déclenchées ?
Méthodologie :
- Analyse des données de l’Enquête Périnatale Française 2021. L’appariement des données de l’ENP 2021 aux données du SNDS permettra d’étudier la dépression du postpartum à travers la consommation de soins durant la 1ère année de vie
- Analyse des données de l’étude STOPOXY.
- Analyses multivariées et analyses de médiation.
Résultats attendus : Ces analyses dans le cadre de ce travail de thèse d’épidémiologie permettront d’apporter des données nouvelles concernant les éventuels risques de difficultés de vécu de l’accouchement et de dépression du postpartum en cas de déclenchement artificiel du travail. Ces éléments nouveaux pourront permettre une meilleure prise en charge psychologique des femmes en périnatalité, et éventuellement de renforcer le suivi en cas de situation à risque augmenté de dépression du postpartum.