Docteure : Manasa shanta Yerramalla
Titre : Associations longitudinales entre le comportement sédentaire évalué objectivement, les maladies cardiovasculaires et la mortalité toutes causes confondues chez les personnes âgées
Encadrante : Séverine Sabia
Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité
Date de soutenance : 09/2022
Jury : Anne Vuillemin, David Thivel, Jean-Michel Oppert, Séverine Sabia
Sujet de thèse
Contexte : L’activité physique est un important facteur de risque modifiable et protecteur des maladies cardiovasculaires et de la mortalité toutes causes confondues. Par ailleurs, de nouvelles preuves ont montré que le comportement sédentaire (CS), comme la position assise, pouvait être néfaste pour la santé, ce qui a conduit à un récent changement d’orientation des recommandations en matière d’activité physique. En plus de pratiquer au moins deux heures et demie d’activité physique modérée à vigoureuse (APMV) par semaine, il est suggéré aux adultes de tous âges de réduire le temps passé en CS. Ces recommandations sont rarement suivies, en particulier par les personnes âgées, en partie en raison de la diminution de la capacité physiologique à réaliser une activité d’intensité plus élevée. En outre, les personnes âgées passent près de 80 % de leur temps en activités sédentaires. L’activité physique d’intensité légère (APIL), telle que la promenade, pourrait être plus facile que l’APMV et pourrait potentiellement conférer certains avantages aux personnes qui ne sont pas suffisamment en forme pour pratiquer une activité physique d’intensité plus élevée. De plus, il a été suggéré que non seulement la durée totale de la sédentarité, mais aussi la manière dont elle est accumulée tout au long de la journée pourrait être importante pour les résultats de santé. Cependant, il n’y a pas suffisamment de preuves pour attester ce point.
Méthodes : Les principaux objectifs de la thèse étaient :1) d’examiner l’association entre la manière dont se partitionnent l’APMV, l’APIL, et le CS, mesurés de manière objective durant la période d’éveil, et le risque de maladie cardiovasculaire incidente, en utilisant une approche innovante, la régression de Cox compositionnelle ; 2) d’estimer l’association du temps sédentaire total et de son mode d’accumulation avec les maladies cardiovasculaires incidentes et la mortalité toutes causes confondues, en utilisant la régression à risques proportionnels de Cox. Les données de la sous-étude de l’accéléromètre de Whitehall II ont été utilisées.
Résultats : Une augmentation de la durée de l’APMV au détriment du temps passé en CS ou en APIL s’est avérée associée à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Chez les personnes très sédentaires, il apparaissait préférable d’augmenter le temps passé en APMV en réduisant uniquement le CS. La réponse à l’augmentation ou à la diminution de la durée d’APMV est apparue asymétrique : la réduction de la durée d’APMV est beaucoup plus préjudiciable au risque de maladies cardiovasculaires que les gains obtenus par l’augmentation du temps passé en APMV, surtout s’il dépasse les recommandations.
Dans l’échantillon total, aucune association a été trouvée entre le temps total de sédentarité et les habitudes d’accumulation de sédentarité, d’une part, et les maladies cardiovasculaires et la mortalité toutes causes confondues, d’autre part, une fois que l’APMV a été prise en compte. Cependant, un temps de sédentarité accru et moins fragmenté était associé à une augmentation du risque de mortalité parmi les individus les moins âgés (60-74 ans), indépendamment du temps passé en APMV.
Conclusion : Les principales conclusions sont que l’APMV a un effet protecteur sur le risque de maladies cardiovasculaires chez tous les adultes âgés et qu’un pattern plus fragmenté de temps sédentaire, indépendant de la durée passée en APMV, prévient le décès prématuré chez les personnes âgées plus jeunes.