Doctorat

Doctorante : Anouk Reuzé

Titre : Rééquilibrage de consommation entre produits d’origine animale et d’origine végétale : approche épidémiologique des facteurs motivationnels et sociodémographiques influençant le processus de changement vers des comportements plus durables

Encadrants : Benjamin Allès, Sandrine Péneau

Ecole doctorale : ED 146 Ecole Doctorale Galilée, Université Sorbonne Paris Nord

Promotion : 2020

Financement : Université Sorbonne Paris Nord

Résumé :

L’un des principaux leviers de la transition alimentaire durable consiste à modifier les habitudes alimentaires vers des comportements alimentaires plus durables, tels que le rééquilibrage de consommation entre produits animaux et produits végétaux. Cependant, à ce jour, encore peu d’informations sont disponibles concernant les leviers et freins associés à ces changements alimentaires, notamment en France.

Ce travail de thèse vise à explorer, à l’aide d’une approche transdisciplinaire, les facteurs motivationnels et sociodémographiques associés aux changements de comportements alimentaires plus durables, en particulier la réduction de consommation de viande et l’augmentation de consommation de légumineuses. Il a été effectué grâce aux données issues d’une large population d’adultes français de la cohorte NutriNet-Santé. Les données relatives aux changements de consommation alimentaires et aux facteurs motivationnels associés ont été évaluées grâce à un questionnaire soumis en 2018 aux participants de l’étude. Les consommations alimentaires ont été estimées par des enregistrements de 24h ainsi que des questionnaires de fréquence alimentaire. Des données permettant d’estimer l’empreinte carbone des régimes alimentaires ont également été utilisées.

Plusieurs motivations principales, telles que la santé, la nutrition, l’environnement, et les préférences alimentaires, ainsi que des motivations plus secondaires, comme celles liées aux influences sociales, ont été associées aux changements de consommation alimentaire de viande et de légumineuses. Des profils sociodémographiques spécifiques associés aux différents motifs de changement alimentaire ont également été mis en évidence. Le processus de réduction de consommation de viande a été caractérisé via l’étude des stades de changement du modèle transthéorique. Des différences dans les facteurs motivationnels et sociodémographiques aux différents stades de changement ont été mises en évidence. La modélisation de l’évolution des consommations alimentaires a permis de conclure que la réduction de consommation de viande s’accompagnait d’un rééquilibrage de consommation entre produits animaux et produits végétaux plus favorables à la santé. Ces changements alimentaires plus durables ont entraîné une réduction de l’empreinte carbone liée au régime alimentaire.

Ces résultats mettent en évidence qu’une partie de la population française semble engagée dans des changements de comportement alimentaire au long terme, mais soulignent la nécessité d’efforts importants en termes de promotion de la santé en nutrition pour généraliser les pratiques alimentaires durables à l’ensemble de la population

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