Doctorat

Docteur : Hélène Amazouz

Titre : Alimentation et santé respiratoire/allergies chez les enfants en milieu urbain : étude de la cohorte PARIS (Pollution and Asthma Risk˸ an Infant Study)

Encadrantes : Isabelle Mommas, Fanny Rancière

Ecole doctorale : ED 393 Epidémiologie et Sciences de l’Information Biomédicale, Université Paris Cité

Date de soutenance : 11/2021

Jury : Marie-Aline Charles, Isabelle Romieu, Marina Kvaskoff, Nhân Pham-Thi.

Résumé :

Ces dernières décennies, la prévalence des pathologies allergiques a fortement augmenté. Elle est actuellement estimée à 25 % en France. Des facteurs de risque héréditaires, sociaux, environnementaux et comportementaux peuvent influencer la survenue des pathologies respiratoires et des allergies, et le rôle de l’alimentation est encore flou. Objectifs. Dans ce contexte et à partir des données du suivi de la cohorte de naissances PARIS, mes travaux de recherche en épidémiologie ont pour objectifs : (1) d’identifier et de caractériser des profils/groupes d’alimentation chez les nourrissons et chez les enfants à 8 ans ainsi que les trajectoires entre l’alimentation du nourrisson et celle de l’enfant ; (2) d’évaluer l’adhésion au régime méditerranéen (MD) à 8 ans et examiner les facteurs associés ; (3) d’étudier les associations entre ces profils alimentaires/groupes d’adhésion au régime MD et la santé respiratoire/les allergies chez les enfants à 8 ans. Matériel et méthodes. Le suivi des enfants de la cohorte de naissances PARIS (Pollution and Asthma Risk: an Infant Study) a permis d’identifier des profils d’alimentation du nourrisson grâce à une méthode de classification non-supervisée longitudinale et multidimensionnelle (kml3D) prenant en compte l’allaitement, le type de préparations infantiles données et la diversification alimentaire tout au long de la première année de vie des enfants. À 8 ans, l’alimentation de l’enfant a été évaluée à l’aide d’une méthode non supervisée (k-means) et grâce à deux scores d’adhésion au régime méditerranéen (MD). Les associations avec la santé respiratoire (exploration fonctionnelle respiratoire [VEMS, CVF], mesure de la fraction exhalée du monoxyde d’azote [FeNO]) et les allergies (diagnostics d’asthme, de rhinite et d’eczéma et sensibilisation allergénique) ont été étudiées à l’aide de modèles multivariés de régression linéaire et logistique en tenant compte des facteurs de confusion et d’interaction potentiels. Résultats. L’alimentation des nourrissons et des enfants de la cohorte PARIS est associée à la santé respiratoire et aux allergies à 8 ans. Cinq profils d’alimentation du nourrisson ont été identifiés. Comparés aux enfants caractérisés par la prise de préparations infantiles standards, les enfants du profil « allaitement » tendaient à avoir un risque plus faible d’asthme. De plus, les enfants du profil « préparations infantiles partiellement hydrolysées avec un label hypoallergénique » avaient une augmentation du risque d’être sensibilisés à au moins un allergène, d’avoir une FeNO >20 ppb (marqueur d’inflammation bronchique) et une diminution des paramètres de la fonction respiratoire (VEMS, CVF) à 8 ans. Une trajectoire d’alimentation a été identifiée, liant significativement le profil d’allaitement au groupe d’alimentation « plus saine » à l’âge scolaire. S’agissant de l’alimentation durant l’enfance, une alimentation « plus saine » ou « plus diversifiée » ou une forte adhésion au régime MD à 8 ans était bénéfique pour la santé respiratoire, l’asthme et la sensibilisation allergénique. Conclusion. Ces travaux contribuent à améliorer les connaissances sur les liens entre alimentation de l’enfant et santé respiratoire/allergies. Les résultats soutiennent les recommandations actuelles de santé publique privilégiant l’allaitement et une alimentation saine durant l’enfance, et apportent de nouvelles pistes pour prévenir les problèmes respiratoires et allergiques.

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